Chypre, île chantée par Homère pour sa beauté et dont le nom signifie « Cuivre », se situe à proximité du Proche-Orient et de l’Asie Mineure. L’île constituait une étape stratégique des voies maritimes reliant l’Orient et l’Occident au sein de l’Empire romain. C’est en l’an 45 que Barnabé, un lévite chypriote surnommé « homme du réconfort », accompagné de Paul, nouvellement converti, et de Jean-Marc, y entreprit une mission d’évangélisation. À Salamine, puis dans toute l’île jusqu’à Paphos, ils proclamèrent la Bonne Nouvelle du Christ, en priorité aux communautés juives de la diaspora, malgré le contexte de paganisme gréco-romain.
La conversion de Sergius Paulus, gouverneur romain, fut un événement fondateur pour les premières communautés chrétiennes. Au IVe siècle, Sainte Hélène, mère de l’empereur Constantin, apporta des reliques de la vraie Croix à Chypre, déclenchant la construction de nombreux édifices religieux qui marquent encore aujourd’hui le paysage chypriote. Les Codex Sinaïticus et Alexandrinus (IVe siècle) conservent une « Épître de Barnabé », attribuée au compagnon de Paul et témoignant des premières générations chrétiennes, bien que ce texte apocryphe ne fasse pas partie du canon biblique. En 477, la redécouverte de la tombe de saint Barnabé à Salamine coïncida avec la déclaration d’autocéphalie de l’Église de Chypre.
Aujourd’hui, l’île de Chypre est parsemée d’églises et de petits monastères orthodoxes, témoins d’une riche histoire spirituelle et culturelle. Située entre la Turquie et l’Egypte, elle incarne un carrefour unique où se mêlent les héritages de l’Europe et du Moyen-Orient. Entre mer et montagne, les itinéraires de pèlerinage offrent un voyage à travers les anciennes civilisations méditerranéennes et les traditions chrétiennes qui ont façonné l’île, malgré la séparation politique entre le nord et le sud.
Pour les Chrétiens, visiter Chypre, c’est marcher sur les traces de figures bibliques telles que Barnabé, Paul – qui y devint Paul – et Marc. Comme en Grèce ou en Italie, ces pèlerinages invitent à devenir à son tour « pèlerin de la Paix », porteur d’une Bonne Nouvelle universelle : le Salut pour tous.
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